Annexes de la famille Juillet / Bonnin

 

Marie Anne Grolleau "la chouanne" de la famille

 

Image issue de "Les Colonnes infernales : Violences et guerre civile en Vendée militaire", 2015, Fayard

Marie Anne Grolleau est la plus probable des ancêtres pouvant être la "Chouanne" de la famille.

Les Chouans ou Vendéens au sud de la Loire étaient les insurgés royalistes contre les républicains pendant la guerre de Vendée. Selon l'historien Alain Gérard, ils ne se révoltaient pas du fait de la Révolution de 1789 mais plutôt contre la dérive terroriste de l'Etat et la création d'une sorte d’Église d’État dont leurs curés ne voulaient pas. Société des bocages soudée et moins citadine qu'ailleurs, les communautés villageoises ont fait bloc derrière leurs prêtres. Les futurs curés qui refusaient de prêter serment sur la constiution étaient déportés, voire emprisonnés. Ce fut une source de mécontentement profond des gens dès 1791. Ensuite la décision en mars 1793 de l'enrôlement de masse des jeunes pour partir en guerre contre l'Europe, donc soutenir un régime allant contre leurs convictions, a déclenché l'insurrection. Une loi du 19 mars 1793 condamne les révoltés et même tous insignes de la rébellion, c'est à dire tout objet religieux.

De mars à l'été 1793 ce sont des victoires des royalistes, de l'automne 1793 au printemps 1794 c'est la répression des républicains qui s'est soldée par un quasi génocide.

La tradition orale familiale dit qu'une arrière-grand-mère de mon arrière-grand-mère Marie Bonnin (épouse d'Adrien Juillet) apportait à manger aux insurgés à cheval quand elle était jeune. Il ne reste aujourd'hui plus d'autres détails de cet évènement. Il a fallu donc procéder par élimination pour deviner quelle arrière-grand-mère c'était. Sur les 3 autres candidates non retenues, l'une n'avait que 8 ans en 1793 (à Saint Paul en Gâtine), une autre avait 15 ans (Le Busseau), et une 3ème n'était pas encore née en 1793.

Marie Anne Grolleau, née le 26 juillet 1781, avait 12 ans en 1793. Elle habitait Saint André sur Sèvre, un village des Deux-Sèvres limitrophe de la Vendée, au coeur du pays des insurgés, dit la Vendée militaire. Alors que les 2 autres candidates habitaient en périphérie sud des insurgés, Saint Paul en Gâtine et Le Busseau.

A l'époque Vendée et Deux-Sèvres ne voulaient pas dire grand-chose, car c'était une seule région, le Bas Poitou, qui venait d'être découpée en deux départements en mars 1790. Sa mère Marie Anne née Rapiteau mourut en février 1790 à seulement 31 ans, alors que Marie Anne n'avait que 8 ans et demi. Elle était l'aînée de deux soeurs (nées en 1784 et 1785, dont une est morte en bas âge) et d'un frère (né en 1787). Elle était surtout fille d'André Grolleau, un voiturier (transport de marchandises ou de personnes en chariot ou charrette) et bordier (loue une ferme) au lieu-dit Puytarault (Puy Thareau), qui avait donc un ou des chevaux, ce qui était rare à l'époque (contrairement à la candidate de 15 ans en 1793 du Busseau dont le père était simple métayer). A 12 ans et demi, Marie Anne a donc pu monter à cheval pour amener des vivres aux insurgés. Il existe plusieurs petits bois dans les environs qui auraient pu leur servir de cachette. Enfin, la famille partit ensuite vivre 22 km plus au sud, à Saint Paul en Gâtine, peut-être pour sortir de la zone de conflit suite (ou avant) le massacre de janvier 1794.

En effet Saint André sur Sèvre a été victime directe des républicains.

"Le 25 janvier 1794, la quatrième colonne infernale, commandée par Lachenay marche sur Montigny en venant de Bressuire. Le 26 janvier, Lachenay détruit Saint-André-sur-Sèvre et massacre ses habitants y compris les membres de la garde nationale. Puis il campe à Saint-Mesmin. Le 27 janvier la quatrième colonne incendia le château. Une vieille demoiselle de Vasselot qui l'occupait est tuée." (Wikipedia)

Détails sur le massacre de St André sur Sèvres (Ouest France, article du 5 août 2020).

Tombe Marie Millasseau, fillette survivante du massacre (sur la page Patrimoine de la commune).

Etudes historiques détaillées sur cette colonne infernale réalisées par M. Richard Lueil :

Regroupement de témoignages

De Montigny à Saint-André-sur-Sèvre

De Saint-André-sur-Sèvre à Saint-Mesmin-le-Vieux

La commune perd plus de la moitié de ses habitants entre 1793 et 1810

On peut remarquer que le hameau où habitait Marie Anne, au sud-ouest de la commune, n'était pas directement sur la route des républicains ce jour là. Il a donc certainement pu être épargné.

D'autre part visiblement le père de Marie Anne, André, a dû faire partie de ceux qui n'ont pas obéi à l'ordre de se rendre avec charrettes et boeufs au lieu dit le Pâtis-Nicolon, qui s'est avéré ensuite être un piège où tous furent fusillés (au Pont des Colons).

Extrait de l'acte de décès en 1790 de Marie Anne Rapiteau épouse Grolleau (voiturier) à Puytarault

Dénomination Puitareau dans les années 1950 (Source IGN)

Trajet de la colonne infernale républicaine le 26 janvier 1794 à Saint-André-sur Sèvre épargnant le hameau de Puytarault (fond de carte IGN)

Marie Anne épousa ensuite René Pierre Bonin, cultivateur métayer né le 1er août 1779 à La Menantellière, Le Busseau, le 22 août 1810 à Saint Paul en Gâtine, à l'âge de 29 ans. Ils eurent 3 enfants nés à La Villette de Saint Paul en Gâtine : Pierre René en juin 1811, Marie en novembre 1813 et Jean Valentin en mars 1817. Et 2 autres filles nées ailleurs : Eugénie vers 1819 et Marie vers 1821. Lors du mariage, son père André, bordier, et son frère Louis habitaient aussi Saint Paul. Louis y a eu ensuite 4 fils. Son père mourut à Saint Paul le 29 septembre 1817. Au recensement de 1836, la famille habitait la Chapelle Saint Étienne. Au recensement de 1841, ils habitaient le hameau de la Roche d'Appelvoisin à Breuil-Barret, Vendée (La Roche des Echardières, à 150 m de Saint Paul en Gâtine, Deux-Sèvres). Marie Anne y mourut le 6 août 1843 à 62 ans. Son fils Valentin se maria un an plus tard. Au recensement de 1846, son mari René, 66 ans, vivait encore au même endroit avec ses 2 filles les plus jeunes et 2 jeunes domestiques. René mourut le 20 novembre 1860 à 81 ans au Bois Vert, La Chapelle Saint Étienne.

 

Adrien Juillet et Marie Bonnin lors de leur mariage le 26 avril 1911

 

René et Robert Juillet enfants, vers 1921

Robert Juillet à sa communion solennelle, vers 1928

 

Famille Juillet du Bourgneuf années 1930. En bas Adrien, à droite sa soeur Camille, avec à gauche son mari Gustave Paillat, fabriquant de balais

 

service militaire de Robert Juillet dans l'aviation à Avord vers 1938

Robert Juillet, au dessus du cycliste, à Avord

 

permis de conduire de l'Armée de Robert Juillet

Marie, Adrien et René Juillet vers les années 1940

 

l'horlogerie-bijouterie de Robert Juillet à Gémozac vers 1952

 

Robert, Pierre et Adrien Juillet au Bourgneuf de Saint-Paul-en-Gâtine vers 1950 / Marie Juillet (Bonnin) et Pierre

 

Jean-Claude, Adrien et Pierre Juillet vers 1953

 

La maison d'Adrien et Marie Juillet du Bourgneuf en 2005, vue de la rue

La même avec la maison mitoyenne, restée en l'état ancien

 

église de Saint-Paul-en-Gâtine (2005) où se sont mariés Adrien Juillet et Marie Bonnin en avril 1911, ainsi que Jean-Baptiste Neau et Marie Juillet en janvier 1866, Valentin Bonnin et Marie Mocquet en juillet 1844, et René Bonin et Marie Anne Grolleau en août 1810 (et d'autres plus anciens)

 

Monument aux morts de Saint-Paul-en-Gâtine

Basile Juillet, oncle de Robert Juillet, tué en 1916 dans la Meuse à 39 ans

 

Fiche mort pour la France d'Octave Juillet

Fiche mort pour la France de Basile Juillet

 

église de L'Absie, où se sont mariés Florentin Juillet et Florentine Badet en juin 1870, ainsi que René Badet et Marie Morisset en janvier 1839

tombes de Florentin Juillet, Florentine Badet et René Juillet à L'Absie

 

la chapelle de La Chapelle-Seguin, ancienne paroisse que L'Absie a remplacé. proche du hameau de La Baraudière où vivaient Florentin et Florentine Juillet

Le rocher-branlant, lieu de cérémonies druidiques du temps des Gaulois. Proche de La Baraudière. Pierre y venait enfant

 

église de La Chapelle-aux-Lys, où se sont mariés Sylvain Bonnin et Alexandrine Neau en avril 1887, ainsi que Augustin Juillet et Rose Juillet en novembre 1839, Pierre Juillet et Marie Geneviève Bodin en juin 1802, et Louis Juillet et Rose Frouin en juin 1798

intérieur de l'église. La Chapelle-aux-Lys est en Vendée, mais frontalière avec Saint-Paul-en-Gâtine, qui est dans les Deux-Sèvres

 

 

borne kilométrique vendéenne à La Chapelle-aux-Lys, entre Saint-Paul-en-Gâtine (79) et Saint-Hilaire-de-Voust (85)

 

carte géographique des lieux de vie des ancêtres de la famille Juillet en Deux-Sèvres et Vendée

 

photo du mariage de Robert Juillet et Marie Vincent

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