Biographies de la famille Juillet / Bonnin

 

 

Famille Juillet

 

Arrières-grands-parents Juillet de Robert Juillet

Augustin Juillet et Rose Juillet

 

Augustin Juillet

Rose Juillet

Né le 30 juillet 1813 à Saint-Paul-en-Gâtine (Deux-Sèvres). Fils de Louis Juillet bouvier originaire de St Pierre-du-Chemin à 12 km (Vendée), et de Rose Frouin. Aîné de 3 enfants.

Son arrière-arrière-arrière-grand-père, Daniel Juillet, est le plus ancien ancêtre Juillet retrouvé : Né en 1618 et mort en 1688, il était assoyeur, collecteur d'impôt (pour cette occupation je me suis basé sur les informations du généalogiste Bernard Debreil trouvées sur internet en 2001, à vérifier), à Loge-Fougereuse (Vendée). Asséeur : Personne chargée de l'esgallement (répartition) de la taille (impôt) que les collecteurs recouvraient ensuite. Collecteur : Personne chargée par une assemblée d'habitants, et après répartition par les asséeurs de récupérer l'argent des impôts et en particulier la taille. La fonction de collecteur n'était pas des plus prisées à cause tant de l'impopularité de la fonction que des responsabilités qu'elle impose. Je ne connais pas le métier de Daniel Juillet, mais je sais que parmi ses enfants, un, Pierre, aurait été texier en toile (tisserand), et un autre, Nicolas (mon ancêtre), journalier, mais dont deux de ses filles ont épousé des texiers en toile.

Augustin était cultivateur, domestique, fermier. Son père mourut en 1832 à 60 ans au Busseau, village des Terriers (Deux-Sèvres : se dit le Bussiâ). Il épousa en 1839 à 26 ans à Rose Juillet, sa cousine germaine du même âge (Leurs pères étaient frères). Ils vécurent à Saint-Paul-en-Gâtine où ils eurent leurs 2 premiers enfants puis à La Chapelle-aux-Lys vers 1842 (à quelques km, mais en Vendée). Au recensement de 1846 à la Bausadière à La Chapelle aux Lys , la famille hébergeait un domestique Augustin Falloud (21 ans) (pratique très courante à l'époque). En 1851, le domestique hébergé était Louis Gautier (17 ans). En 1856 ils n'avaient plus de domestique. Au recensement de 1861, ils ont déménagé pour la commune de Largeasse (Deux-Sèvres) au lieu-dit la Tamiserie. Augustin y mourut le 7 mai 1880 à 66 ans. 8 enfants.

Née le 4 avril 1813 à La Chapelle-aux-Lys (Vendée). Fille de Pierre Juillet, laboureur métayer, et de Marie Geneviève Bodin. 3ème de 5 enfants. Sa mère mourut en 1833 à 52 ans. Rose épousa le 27 novembre 1839 à 26 ans à La Chapelle-aux-Lys Augustin Juillet, son cousin germain du même âge (Leurs pères étaient frères). Son père mourut en 1841 à 73 ans (à St-Pierre-du-Chemin, Vendée), alors qu'elle était enceinte de son deuxième enfant. Rose fut veuve en 1880 à 67 ans. Elle mourut le 24 mars 1892 à la Tamiserie à Largeasse à 78 ans. 8 enfants : Augustin 1840, Pierre François 1841, (Pierre) Florentin 23 octobre 1843, (Pierre) Henry 1846, François Victor 1847, Augustin Basile 1850 (mort à 2 mois), Marie 1853 et Rose.

 

Arrières-grands-parents Badet de Robert Juillet

René Badet et Marie Morisset

 

René Badet

Marie Morisset

Né le 22 août 1811 à La Chapelle Seguin à L'Absie (Deux-Sèvres). Fils de Jean Badet et Marianne Neau. Aîné de 2 enfants. Son père, originaire de la métairie La Grange à l'Absie mourut en 1832 à 48 ans, quand René n'avait que 21 ans. René épousa Marie Morisset en 1839 à 27 ans. Journalier, bûcheron, domestique. Veuf en 1859 à 57 ans. Il mourut le 11 mai 1882 à L'Absie à 70 ans. 4 enfants.

Née le 31 octobre 1810 à L'Absie (Vendée). Fille de François Morisset, maréchal, et Suzanne Gabilly venus de La Chapelle Saint Etienne, à 5 km (Deux-Sèvres). Seconde de 2 enfants. Son père mourut en 1825 à 47 ans et sa mère en 1826 à 52 ans. Marie fut donc orpheline à 16 ans. Marie épousa René Badet le 9 janvier 1839 à L'Absie à 28 ans, alors qu'ils avaient déjà un enfant. Marie mourut le 19 janvier 1859 à L'Absie à 48 ans. 4 enfants : Augustin 1838, Pierre 1840, (Marie) Florentine 23 août 1847, Baptiste 1849.

 

Grands-parents Juillet de Robert Juillet

(Pierre) Florentin Juillet et (Marie) Florentine Badet

 

Florentin Juillet

Florentine Badet

Né le 23 octobre 1843 à La Chapelle-aux-Lys (Vendée). Fils d'Augustin Juillet cultivateur et de Rose Juillet. 2ème de 8 enfants. Il épousa Florentine Badet en 1870 à 27 ans. Cultivateur à La Baraudière à L'Absie (Deux-Sèvres). La Baraudière est un hameau au nord-est de la commune, plus près du centre de l'ancienne commune de La Chapelle Seguin que de l'actuelle commune de l'Absie qui l'a remplacée en 1836. Tout proche, le site du rocher tremblant est étrange et mystérieux. Veuf en 1900 à 56 ans. La famille déménagea au Bourg Neuf de Saint Paul en Gâtine entre les recensements de 1901 et de 1906. Jeunes adultes et avant le mariage, les enfants travaillaient comme domestiques chez d'autres familles du voisinage. Il mourut le 21 octobre 1925 à L'Absie à 81 ans. 10 enfants. Pierre tombale du couple

Née le 23 août 1847 à L'Absie (Deux-Sèvres), à la Baraudière. 3ème de 4 enfants. Sa mère mourut en 1859 alors que Florentine n'avait que 12 ans. Elle épousa Florentin Juillet le 27 juin 1870 à L'Absie à 22 ans. Son père mourut en 1882 à 70 ans. Elle mourut le 10 février 1900 à L'Absie à 53 ans. 10 enfants : Florentin Noël 1871, Valentin 1872, Basile 1876, Florentin Georges 1881, Adrien (Célestin Elie) 3 décembre 1882, Valentine 1884, Marie 1886, Célina 1888, Camille 1891, Octave 1892. Sur 6 garçons, 2 sont morts en bas âge : moins d'1 mois pour Florentin Noël et de 3 ans pour Florentin Georges, 2 sont tués à la guerre : Octave en 1914 à 21 ans et Basile en 1916 à 39 ans. Photo du monument aux morts 14-18

 

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Famille Bonnin

 

Arrières-grands-parents Bonnin de Robert Juillet

(Jean) Valentin Bonnin et Marie (Julie) Mocquet

 

Valentin Bonnin ou Bonin

Marie Mocquet ou Moquet

Né le 22 1817 à à La Vilette de Saint-Paul-en-Gâtine (Deux-Sèvres). Fils de René Bonin cultivateur métayer et de Marie Anne Grolleau. 3e de 5 enfants. Sa mère Marie Anne Grolleau est la plus probable des ancêtres pouvant être la "chouanne" de la famille. Le grand-père Bonin de Valentin est mort en 1831 et sa grand-mère Bonin en 1834, tous les deux au hameau de la Villette à Saint Paul en Gâtine. Au recensement de 1836, la famille habitait la Chapelle Saint Étienne. La mère de Valentin, Marie Anne, est morte en août 1843 à 62 ans à La Roche de Breuil-Barret, Vendée (La Roche des Echardières, à 150 m de la commune de St Paul en Gâtine et donc de la frontière Vendée-Deux Sèvres), où Valentin habitait avec ses parents avant son mariage. Valentin a épousé Marie Mocquet un an après en juillet 1844 à 27 ans. Le père de Valentin, René, mourut en 1860 au Bois Vert de La Chapelle-Saint-Étienne. Valentin mourut après 1892. Il était bordier, cultivateur et a eu 4 enfants.

Née le 19 mai 1822 au Beugnon à Saint-Paul-en-Gâtine (Deux-Sèvres). Fille de François Moquet laboureur propriétaire et Françoise Goichon. Au moins une soeur aînée et un frère. Marie perd son père en 1837 à 63 ans. Elle épousa Valentin Bonnin le 9 juillet 1844 à Saint-Paul-en-Gâtine. Elle est, à la suite de ses parents, propriétaire cultivatrice au Beugnon. Sa mère mourut en 1855 à 72 ans. Marie mourut probablement après 1892. 4 enfants : Louis Fridolin 1848, Marie Maltide 1850, Marie Florence 1853, (Jean) Sylvain 14 mai 1856.

 

Arrières-grands-parents Neau de Robert Juillet

Jean-Baptiste Neau et Marie Juillet

 

Jean-Baptiste Neau

Marie Juillet

Né le 5 mai 1821 à La Chapelle-aux-Lys (Vendée). Fils de François Nau et Louise Mériet. Dernier d'au moins 3 enfants. Sa mère aurait pu être la "chouanne" de la famille (15 ans en 1793). Propriétaire, tisserand. Il perdit sa mère en 1841 et son père en 1858. Il épousa Marie Juillet en 1866 à 44 ans. Il mourut le 4 septembre 1868 à La Chapelle-aux-Lys à 48 ans, alors que sa femme était enceinte de 5 mois. 2 enfants.

Née le 11 mai 1838 à Saint-Paul-en-Gâtine (Deux-Sèvres), au Bourneuf. Fille unique de René Juillet bordier, cantonier et de Julie Cornuaud domestique. Nièce de Rose Juillet (une autre ancêtre, mariée à Augustin Juillet). Ses parents se sont mariés 2 jours avant sa naissance ! Couturière. Marie épousa Jean-Baptiste Neau le 23 janvier 1866 à Saint-Paul-en-Gâtine à 27 ans. Veuve en 1868 à 30 ans, alors enceinte de 5 mois de son 2e enfant. Sa mère mourut l'année suivante. Elle épousa en secondes noces Jean Louis Bonnet le 17 novembre 1875 à 37 ans à Saint-Paul-en-Gâtine. Son père mourut en 1878 à 72 ans. 2 enfants de son premier mari : Alexandrine 18 novembre 1866 et Jean-Baptiste 1868.

 

Grands-parents Bonnin de Robert Juillet

(Jean) Sylvain Bonnin et Alexandrine Neau

 

Sylvain Bonnin

Alexandrine Neau

Né le 14 mai 1856 à Saint-Paul-en-Gâtine (Deux-Sèvres). Fils de Valentin Bonnin et de Marie Julie Mocquet. 4e de 4 enfants. Il épousa Alexandrine Neau en 1887 à 30 ans. Cultivateur, marchand de bestiaux à La Chapelle aux Lys (Vendée). 1 fille.

Née le 18 novembre 1866 à La Chapelle-aux-Lys (Vendée). Fille de Jean-Baptiste Neau et de Marie Juillet. Aînée de 2 enfants. Elle perdit son père alors qu'elle n'a pas 2 ans. Quand Alexandrine avait 8 ans, sa mère se remaria. En 1878 à 12 ans, son dernier grand-père (Juillet) mourut. Alexandrine épousa Sylvain Bonnin le 26 avril 1887 à 21 ans à La Chapelle-aux-Lys. 1 fille : Marie (Alexandrine) 3 mars 1890.

 

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Parents de Robert Juillet

Adrien (Célestin Elie) Juillet

Adrien Juillet 28 ans

32 ans

65 ans

71 ans

 

Adrien naquit le 3 décembre 1882 à la Baraudière à L'Absie, Deux-Sèvres, de Florentin Juillet et Florentine Badet. 5e de 10 enfants. Yeux marrons, cheveux châtains, il mesurait 1m57. Son frère Florentin dit Valentin était blond aux yeux bleus, 1m56. Son frère Basile était châtain aux yeux marrons, 1m62. Son dernier frère Octave était châtain aux yeux marrons, 1m63. Sa mère meurt en 1900 à L'Absie. Puis la famille part vivre au Bourg Neuf de St Paul en Gâtine. Il épousa Marie Bonnin à Saint-Paul-en-Gâtine en 1911 à 28 ans. Son service militaire fut ajourné en 1903 et 1904 pour faiblesse, et en 1905 il fut affecté au service auxiliaire. Incorporé le 1er août 1914 au 10e régiment de chasseurs, étant auxiliaire il n'est pas mobilisé. Il passe devant la commission de réforme le 12 novembre 1914 à Parthenay qui ne le reconnaît toujours par "bon pour le service armé". Il finit par être appelé le 24 juillet 1915 (à 32 ans), à l'arrière. En sursis d'appel du 28 décembre 1916 au 30 avril 1917, il fut affecté avec son grand frère Valentin (exempté car aîné de 8 enfants) comme bûcheron chez Béguier à Chantemerle. Le 2 mai il repartit à l'armée. Du 4 juin au 19 décembre 1917 il partit au front mais probablement pas en 1ères lignes, car sa carte de combattant lui sera refusée en 1938. Le 31 décembre 1917 on l'envoya travailler dans la station de production d'énergie d'Eguzon. Le 30 mars 1918 il fut muté toujours chez Béguier à Chantemerle, jusqu'au 2 mars 1919. Son frère Octave fut tué le 6 septembre 1914 à 21 ans, et son frère Basile le 23 avril 1916 à 39 ans, tous les deux sans enfants. Ses 2 fils naquirent en 1912 et 1917. Son père mourut en 1925 à L'Absie. Adrien était cultivateur au Bourg Neuf à Saint-Paul-en-Gâtine, où la famille vivait dans une petite maison sombre au sol en terre battue. Photo de la maison en 2005. Adrien et Marie possédaient 3 cochons, 4-5 vaches, qui servaient pour le lait comme pour tirer la charrue, et 5-6 chèvres. Le canal d'évacuation des cochons passait devant l'entrée de la maison. Ils possédaient quelques hectares de terre sur des terrains dispersés, et ils prenaient beaucoup de temps pour passer d'un terrain à l'autre. Il y en avait même un situé au milieu d'un terrain d'une autre personne qu'il fallait donc traverser. Il ne fumait pas, était joyeux. Ils étaient fâchés avec la moitié des Juillet du village. Il ne vit la mer pour la première fois que tardivement. En 1947, son fils Robert se maria à Rioux en Charente-Maritime. Ce fut probablement un de ses plus grands voyages (mis à part en tant que militaire), ainsi que pour sa femme Marie. Il devint deux grand-père de 2 petits-fils, qu'il hébergeait parfois. Il mourut le 4 janvier 1956 à Saint-Paul-en-Gâtine à 73 ans.

 

Marie (Alexandrine) Bonnin

Marie Bonnin 21 ans

24 ans

57 ans

 

Marie naquit le 3 mars 1890 à La Chapelle-aux-Lys (Vendée). Fille unique de Sylvain Bonnin et Alexandrine Neau. Yeux marrons, cheveux châtains. Elle épousa Adrien Juillet le 26 avril 1911 à 21 ans à Saint-Paul-en-Gâtine. Une légende familiale disait que son arrière-grand-mère a aidé les révoltés vendéens en leur apportant à manger à cheval (vers 1793). Marie et Adrien fabriquaient leur propre fromage avec une écrémeuse (p.479 du catalogue de la Manu de mamy Suzanne) puis avec la baratte. Ils mangeaient souvent des fayots et des pommes de terre, de la soupe avec du pain trempé dedans, des choux et des produits de la ferme. Marie mangeait devant la cheminée, l'assiette sur ses genoux, pendant que son mari et son fils mangeaint à table. Dans la cheminée, qui enfumait un peu la pièce, il y avait toujours une marmite avec des pommes de terre prêtes cuire. En 1947, son fils Robert se maria en Charente-Maritime. Ses deux petits-fils naquirent en 1948 et 1950. Veuve en 1956 à 65 ans. Son fils René a vécu avec ses parents puis avec Marie jusqu'à sa mort en 1971. Il aimait chasser avec son fusil simplex. Marie mourut le 13 janvier 1973 à Montcoutant à 82 ans. 2 fils : René 9 août 1912 et Robert (Léon Adrien) 7 février 1917. photos de René et Robert petits, photo des parents avec René adulte, et photo d'Adrien et Marie grands-parents

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Robert (Léon Adrien) Juillet

Robert Juillet vers 4 ans

vers 11 ans

21 ans

30 ans

vers 40 ans

 

Robert naquit le 7 février 1917 à Saint-Paul-en-Gâtine (Deux-Sèvres), au Bourgneuf, à la frontière de la Vendée. Fils d'Adrien Juillet et Marie Bonnin, il était second de 2 enfants. Brun aux yeux marrons. Deux de ses oncles Juillet sont morts à la guerre, en 1914 et 1916. Son frère de 2 ans son aîné, René (acte de naissance), châtain aux yeux bleus, rustique, joyeux, resta vieux garçon et habita chez ses parents jusqu'à sa mort. Robert aurait d'abord voulu être mécanicien auto. Exemple de son amour pour les voitures Il passa son C.A.P. à l'Absie où il fut apprenti horloger sur la place principale. Puis il partit comme ouvrier chez un horloger à Montoire-sur-Loire (au sud du Maine-et-Loire)

Il est indiqué qu'il logeait à Largeasse (proche de l'Absie et St Paul en Gâtine) lorsqu'il fit son service militaire (fiche matricule au format pdf) à partir du 15 octobre 1937 : Il partit comme mécanicien dans l'aviation à Avord, près de Bourges. Photos de l'armée et de son permis de conduire. Menu humoristique du 2 juillet 1939 (Robert y est dessiné avec une horloge) Sans avoir terminé son service, il entre directement en campagne de guerre le 16 octobre 1939. Permissions de 10 jours du 12 au 27 décembre 1939 et du 7 au 22 mars 1940. Mis en route sur l'Afrique du Nord le 22 juin 1940, embarqué à Marseille sur le Dondalo le 24 juin et débarqué à Oran le 28 juin. Arrivé à Oujda le 14 juillet 1940. Mis en route sur le centre de démobilisation de Fez le 9 août. certificat de bonne conduite par le Colonel Morraglia (futur résistant) Démobilisé et renvoyé dans ses foyers le 28 août. Reçu la prime de démobilisation de 800 francs le 19 septembre 1940 à L'Absie. Quand il revint à la vie civile son ancien patron sut qu'il y avait une horlogerie-bijouterie à reprendre à Gémozac (Charente-Maritime) où Mme veuve Chartier voulait vendre le fond de commerce (à l'angle Rue Gambetta/Route de Mortagne, face à l'église). Robert partit y travailler. Son activité commença le 20 octobre 1942, et il fut immatriculé au registre des métiers le 20 décembre 1942. Les murs du magasin avec le logement aux étages appartenaient à M. Besson (horloger exerçant avant Chartier). Dans un premier temps Robert fut locataire de M. Besson avant de lui acheter l'immeuble en viager.

Robert fut désigné pour le S.T.O. le service du travail obligatoire en Allemagne à partir du 1er mars 1943 (en tant que nouvel arrivé dans la ville il avait plus de "chances" d'être choisi). Il s'échappa du train en gare de La Rochelle. Mais il revint à Gémozac où il fut dénoncé. Cette fois, il partit travailler jusqu'à la fin de la guerre, à Mühlhausen à l'est de Kassel, au centre actuel de l'Allemagne réunifiée (ex RDA). Son passeport (format pdf) est tamponné le 7 juillet 1943 par le Préfet de Paris, le 23 janvier 1944 en Allemagne et le 27 janvier 1944 à Mühlhausen. article de presse suite à mes échanges avec Karl-Heinz Cramer en 2014 (format pdf) traduction de cet article (format pdf)

L'usine où il travaillait était une ancienne fabrique de montres réquisitionnée fin 1937 pour être transformée en fabrique d'armes, notamment des détonateurs de grenades anti-aériennes. L'usine a été libérée par les Américains le 5 avril 1945, et a été dynamitée en 1947 par l'armée rouge. Les briques et éléments ont servi à la reconstruction de la ville de Mülhausen. Le site était un peu à l'ouest de la ville dans la forêt : situation aujourd'hui. Les toits étaient recouverts de buissons pour camouflage. Il y avait 3 bâtiments, X, Y et Z. X et Z pour la production. Un mur de béton plus barbelés entouraient le site et aucun batiment/arbre ne se trouvaient à proximité du mur. il était aussi interdit de faire des photos, et il y avait une salle pour fumer, puisqu'il était interdit de fumer ailleurs. site rabaranowski.de parlant de l'usine Gerätebau GmbH et notamment des femmes En mars 1941, l'usine employait 4133 personnes, exclusivements allemandes, dont de nombreuses juives allemandes assignées. En mars 1942, le fabricant de détonateurs a dû augmenter sa main-d'œuvre en recourant à des travailleurs forcés étrangers. Au début, ils étaient 54, les années suivantes de plus en plus, le 5 juin 1942, ils étaient 571, dont 468 Russes et 53 Croates. Le 5 mai 1944, 95 Italiens, trois Français (dont Robert Juillet), un Belge et un Grec faisaient partie de la main-d'œuvre forcée de l'entreprise. En avril 1943, leur proportion d'étrangers était de 15%, l'année suivante elle était de 19%. Plus de la moitié des étrangers étaient des travailleurs forcés de Russie, qui ont été victimes de discrimination avec le signe «Est» sur leurs vêtements. A partir du 30 octobre 1944, on y assigna 700 femmes juives venues des camps de concentration, dans des conditions effroyables (mais tout de même "meilleures" que dans les camps). La pluspart venaient de Hongrie et de Pologne. Celles qui étaient arrivées enceintes ou avec enfants en bas âges étaient dès leur arrivée renvoyées dans les camps de concentration. Ces femmes vivaient dans des casernes insalubres, et n'avaient pas assez de vêtements et de chaussures, alors qu'elles devaient marcher 2,5 km tous les matins pour se rendre au travail. En violation de la réglementation, elles travaillent pourtant mélangées avec les autres employés et non dans un bâtiment isolé.

photographies récentes du site

certificat de sto et de non collaboration pass camp de travail recto pass camp de travail verso Pendant son séjour au STO, Robert et ses camarades essayaient de saboter les pièces qu'ils fabriquaient. Il a revu un compagnon de chambrée du STO vers 1962 à Gémozac, ce dernier était horloger aussi et venait de la région de Bordeaux. J'en ai eu la confirmation par sa nièce que j'ai retrouvé fin 2020. Le nom et l'adresse de ce camarade (Jean Péré), ainsi qu'un autre (M. Frissen) de Belgique à Merksem (Anvers), sont indiqués sur la dernière page de son passeport. D'après les recherches M. Frissen était soudeur en 1961 à l'adresse indiquée par Robert. A l'usine Robert mangeait mal et pas assez, il est revenu très amaigri. Ensuite il ne s'est jamais privé, il achetait souvent du steack et entretecôtes, des pâtisseries, et disait que ça valait mieux qu'un bon médecin. En son absence, il avait confié les clefs de sa maison à M. Roux. Celui-ci avait été forcé de laisser la maison qui avait été réquisitionnée par les FFI (Forces Françaises de l'intérieur) en vue de l'opération de la prise de la poche de Royan, et quand Robert est revenu, il a retrouvé sa maison dévastée. Il s'agissait du 18ème régiment de chasseurs à cheval, pour le cantonnement des hommes de l'E.H.R. (escardon horg rang : ravitaillement, approvisionnement, dépannage, sanitaire). Le bon de réquisition daté du 16 février 1945 est signé par le Capitaine GADALA commandant provisoire. Toutes ces expériences le rendirent anti-militariste. Mais il avait le permis de chasse.

Robert épousa Marie Vincent le 9 avril 1947 à Rioux à 30 ans. Ils habitaient au dessus de la boutique, et possédaient un petit jardin potager à 200 m à pieds au sud près de la Gémoze (une rivière qui n'est qu'un ruisseau), où on accède par un chemin. Tous les matins, Robert passait une heure à remonter tous les réveils et horloges du magasin, qui sonnaient d'ailleurs un peu tous en même temps. Il ouvrait d'abord tous les jours, puis sous la pression de Marie, qui participait à la gestion du magasin, fermait le lundi uniquement. Robert tenait également boutique une fois par mois à Saint Fort, lors de la foire, dans un local loué pour l'occasion. Les montres données à réparer étaient rendues aux clients un mois après. Ses garçons Pierre et Jean-Claude nés en 1948 et 1950 lui donnaient parfois l'occasion de pousser une bonne gueulante. Il était bon vivant, aimait les blagues décalées (arbres à spaghettis). En 1954, il acheta à son voisin M. Roux (celui qui lui avait gardé la maison), un peu pour lui faire plaisir, une parcelle de bois/taillis/landes de 2630 m2 au sud de Virollet (bord de Seudre), commune limitrophe de Gémozac. Son père mourut en 1956 à Saint-Paul-en-Gâtine. En 1959, Robert et Marie achetèrent à 350 m de la boutique un terrain à l'emplacement de l'ancienne voie ferrée (Route de Mortagne, lieu-dit "La Terrade"), où ils firent d'abord construire un garage en 1961, puis pour y faire construire une maison. Mais Robert ne vit jamais la maison construite (permis de construire demandé le 12 janvier 1971 et obtenu le 4 mars 1971, maison construite du 29 décembre 1971 au 20 juillet 1973). Il mourut le 1 avril 1971 à Gémozac à 54 ans d'un cancer digestif, seulement 1 semaine après la mort de son frère (26 mars 1971). Sa femme Marie habita ensuite la maison jusqu'à son décès en 1992.

Jeune, il fumait des cigarettes de papier puis il avait arrêté. Après le repas, il lisait le journal debout au comptoir du magasin, car il travaillait toujours assis. Son chiffre préféré était le 7 (juillet le 7ème mois de l'année). Son plat préféré était le canard à l'orange. Il ne fut pas grand-père de son vivant, et mourut 2 ans avant sa mère. 5 petits-enfants.

Carte géographique Juillet / Bonnin

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