Biographies de la famille Massias / Prade

 

 

Famille Massias

 

Arrières-grands-parents Massias de Suzanne Massias (ép. Fournier)

Zacharie Massias et (Marie) Célestine Feugnet

 

Zacharie Massias vers 57 ans

Célestine Feugnet vers 55 ans

Né le 28 mars 1846 à Corme-Ecluse (Charente-Maritime autrefois dite Charente-Inférieure) à La Grande Gorce. Fils de Frédéric Massias et Elisabeth Verger. 2e de 4 enfants. 3ème génération d'amoulangeur, "c'est à dire fabriquant de moulin à vent et à eaux. Et surtout il repiquait les meules de moulin en grès. Il partait la nuit rejoindre son fils Armand (qui lui aussi aurait pu être amoulangeur) à Brie sous Mortagne distance d'environs 20 km et tous les deux partaient chez leurs clients pour faire les travaux et le soir selon la distance ils couchaient dans la grange." (source : Marie Armentine Massias fille de Zacharie, transmis à son petit fils D Barbottin). Son grand-père se nommait Louis Mathias et le nom passe à Massias (prononcer Massiâ) en 1810 à la génération de son père Frédéric (ce dernier est né à Grézac, aux Brunets). Zacharie épousa Célestine Feugnet en 1868 à 22 ans. Il savait signer, donc probablement écrire. Son père mourut en 1882 à Corme-Ecluse à 66 ans, et sa mère en 1894 à Semussac à 72 ans. Zacharie et Célestine eurent 4 enfants, tous nés à Corme-Ecluse. Zacharie mourut le 22 janvier 1923 à Corme-Ecluse. photo du couple années 1900

Née le 13 novembre 1848 à Sémussac (Charente-Maritime). Fille de François Feugnet (maçon, tailleur de pierre et cultivateur) et Suzanne Puiraveau. 3e de 9 enfants. Soeur d'un autre ancêtre, Jean Feugnet dit Louis, mort à Buenos Aires. Un autre frère, Louis, est mort à 21 ans à la guerre de 1870-71 perdue contre l'Allemagne. D'après son carnet militaire, il mesurait 1m65 et était châtain au yeux gris. Un autre frère, Célestin, fut curé à Mérignas et à Bordeaux. Dans cet article du 22 septembre 1899, on apprend que lors d'un différent il l'a frappé au visage et qu'elle apporté plainte ! Célestine épousa Zacharie Massias le 23 novembre 1868 à Sémussac à 20 ans. Elle savait écrire. Ils habitaient le lieu-dit chez Delhomme à Corme-Ecluse au recensement de 1921. Zacharie mourut en 1923. Célestine mourut le 7 février 1925 à Corme-Ecluse à 75 ans. 4 enfants : Louis né le 24 décembre 1869, Armand (Anthelme) le 24 février 1872, Marie Armantine dit Angela 1876 et Marie Augustine 1882.

 

Arrières-grands-parents Ménard de Suzanne Massias (ép. Fournier)

Edouard Ménard et Zélina Gougnon (Zélina)

 

 

Edouard Ménard

Zélina Gougnon vers 80 ans

Né le 27 février 1838 à Gémozac (Charente-Maritime), à Chadeniers. Fils unique de Jean-Jérôme Ménard maréchal-ferrant, forgeron et Ursule Violleau. Forgeron d'au moins la 4e génération, à Chadeniers (Gémozac). Son grand-père s'appelait Pierre Mesnard, puis le nom est passé à Ménard. La famille du côté de son père est originaire de Saint-André-de-Lidon, et du côté de sa mère de Saint-Saturnin-de-Séchaud, aujourd'hui Port d'Envaux, port important de la Charente entre Saintes et Rochefort, où son grand-père charpentier tenait une auberge. Sa mère était employée dans une maison de Chadeniers, qui située aujourd'hui au 5 rue de Champagne/angle rue des greffes. Edouard épousa Zélina Gougnon en 1866 à 27 ans. Ils eurent 4 enfants. Sa mère mourut en 1883 à 75 ans et son père en 1895 à 85 ans, tous les deux à Gémozac. Edouard mourut le 4 mars 1899 à Corme-Ecluse à 61 ans.

Née le 22 octobre 1843 à Corme-Ecluse (Charente-Maritime), au lieu-dit chez Nozelet. Fille de Thomas Gougnon cultivateur et Suzanne Labbé. Seconde de 2 enfants. Son père mourut le 18 août 1858 à 51 ans, lorsque Zélina n'avait que 14 ans. épousa Edouard Ménard le 30 janvier 1866 à 22 ans à Corme-Ecluse. Son grand-père maternel était cordonnier à Médis. Zélina et Edouard ont vécu d'abord à Chadeniers à Gémozac, puis chez Nauzelet à Corme-Ecluse. Ils hébergèrent sa mère Suzanne Labbé épouse Gougnon (recensement de 1896), qui mourut le 15 septembre 1901 à 85 ans. Edouard Mourut en 1899. Zélina habitait toujours au lieu-dit Nozelet de Corme-Ecluse au recensement de 1921, avec sa fille Dalie. Elle mourut le 17 mai 1929 à Corme-Ecluse à 85 ans. 2 enfants nés à Gémozac : Dalie 1867, Marie-Blanche 1869, puis 2 enfants nés à Corme-Ecluse, Marie Médélie le 20 juin 1872 et Raymond (dit Jésus à cause de sa barbe) 1876. Marie-Blanche partira travailler dans une famille riche au Guatemala où elle mourra en 1915 sans descendance. photo de famille et portrait de Zélina

 

Grands-parents Massias de Suzanne Massias

Armand (Anthelme) Massias et Marie Médélie Ménard

 

Armand Massias 43 ans

46 ans

Marie Ménard vers 13 ans

46 ans

Né le 24 février 1872 à Corme-Ecluse (Charente-Maritime). Fils de Zacharie Massias (amoulangeur = fabriquant de moulins) et de Célestine Feugnet. Aîné de 4 enfants. Châtain aux yeux gris-bleu, il mesurait 1m66. Il part faire son service militaire le 11 novembre 1893 au 49e RI à 21 ans et ce pendant 3 ans. Il épousa en 1899 Marie Ménard à Corme-Ecluse à 27 ans. Charpentier mécanicien, réparateur de machines agricoles à Brie-sous-Mortagne au bourg où il habita à partir du 19 mars 1899 (chez M. Thiraud). Aujourd'hui la maison se situe 1 rue de l'église et route de Royan (ancienne devanture). Il vendait du matériel, était dépositaire de machines à coudre, vélos, matériel de chasse, matériel pour chevaux. Il possédait les catalogues de "Manufrance" (manufacture française d'armes & cycles de St-Etienne) dont mamy Suzanne possèdait encore un exemplaire de 536 pages de 1952. Il était propriétaire à Brie-sous-Mortagne d'un lopin de vignes où il faisait aussi pousser des asperges dans la terre sableuse entre les pieds de vigne. Armand repartit à l'armée pour 2 périodes d'1 mois d'exercice, en mars 1900 (à 28 ans) et en mars 1903 (à 31 ans), ainsi qu'une semaine en décembre 1909 (à 37 ans). Il fît la guerre de 1914 à 1917 à 43 ans dans le génie dans les chemins de fer. Mamy Suzanne possèdait plusieurs cartes postales de lui de cette époque qu'il envoyait à ses fils et qu'il recevait d'eux. Voici leur restranscription (fichier pdf). Son père Zacharie mourut le 22 janvier 1923 à 76 ans, et sa mère Célestine le 7 février 1925 à 76 ans également, tous deux à Corme-Ecluse. L'en-tête de son commerce à Brie en 1931 indique : Épicerie-Mercerie, spécialité de cafés, denrées coloniales, conserves alimentaires. Armand avait du caractère et était fâché avec sa belle-fille Mamette quand mamy Suzanne était enfant. Il était également fâché avec son fils Pierre (radio à Air France) car celui-ci vivait en concubinage (donc hors mariage) avec une française à Alger. Il mourut le 11 octobre 1936 à Brie-sous-Mortagne, à l'âge de 64 ans, d'une congestion cérébrale. 3 fils. portrait

Née le 20 mai 1872 à Chadeniers de Gémozac (Charente-Maritime). Fille d'Edouard Ménard (forgeron) et de Zélina Gougnon. 3ème de 4 enfants. Elle a appris son métier de couturière chez une grande couturière de Gémozac, Mme Dimon : voir photo. Elle obtint son certificat d'études primaires à 13 ans, en 1885. Soit seulement 3 ans après la loi Jules Ferry sur l'école pour tous. Sa soeur Marie-Blanche émigra vers 1910 comme gouvernante dans une riche famille au Guatemala (elle a pu être institutrice). Son jeune frère Raymond était surnommé Jésus à cause de sa barbe. Il a fait la guerre de 14 et a été réformé en 17 pour troubles gastriques persistants. Il était châtain aux yeux gris, avait un nez gros, un menton à fossette et mesurait 1m77. Marie Médélie épousa Armand Massias le 15 mai 1899 à Corme-Ecluse à 26 ans. Son fils Guy naquit le 15 février 1900, tout juste 9 mois après. La famille participait tous les ans le 2 août au pélerinage de Corme-Ecluse, d'où était originaire Marie Médélie, en faisant toute la route en voiture à âne, en passant par Grézac. Après la mort de son mari à Brie-sous-Mortagne en 1936, elle a loué une petite maison à Pons près de chez son fils Roger et sa femme. Roger avait un grand potager près de la rivière. Il possédait un garage et une entreprise d'une dizaine de cars et de chauffeurs, les cars Massias. Mamy Suzanne est allée la soigner d'une broncho-pneumonie en hiver quand elle avait 20 ans. Sa pauvre retraite ne lui permettant pas d'acheter du charbon pour se chauffer, elle passait l'hiver chez les Prade à Royan. Lors du bombardement de Royan le 5 janvier 1945, c'est elle qui accueillit les Prade réfugiés, véhiculés par Roger Massias en camionnette. Puis elle "naviguait" entre Pons et Cognac chez ses enfants. Elle ne restait jamais sans rien faire, elle brodait des draps. Enfin, on la plaça dans une petite maison de retraite à Grézac, aux Brunets, où Odile avait des leçons de piano (chez Mme Bouquet). Elle mourut le 10 juin 1964 à presque 92 ans, de vieillesse. Enterrée à Brie-sous-Mortagne. 3 enfants : Guy le 15 février 1900, Roger 1902 et Pierre 1905. photo de famille, portaits de Roger, qui a créé les cars Massias à Pons, portait et biographie de Pierre, pionnier dans l'aviation en Afrique

 

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Famille Prade

 

Arrières-grands-parents Prade de Suzanne Massias (ép. Fournier)

Pierre Prade et Joséphine Chérie (dite Juliette) Millié

 

Pierre Prade à 66 ans

Joséphine Chérie (dite Juliette) Millié à 63 ans

Né le 20 octobre 1844 à Champniers (Charente, au nord d'Angoulême). Fils de Jean Martial Prade appelé indifférement Laprade (cultivateur et garde des eaux) et Marguerite Martin. Il y a une commune Laprade au sud du département. Aîné de 6 enfants, dont les 2 dernières soeurs nées en Algérie. L'une d'elle est morte en bas âge (1 an). Catholique. Son plus jeune frère Martin avait les cheveux et yeux noirs, et mesurait 1m68. Il habita dans son enfance à Champniers, Angoulême et Magnac sur Touvre. A la suite de son oncle Jean (le frère aîné de son père), les parents de Pierre partirent habiter à Mascara, en Algérie récemment conquise, vers 1857. Son oncle s'y était marié en 1852. Il était cultivateur et habitait avec sa femme Marie Anne Weissner le quartier Sidi Mohamed. Pierre passera son adolescence à Mascara et apprendra le métier de ferblantier (plombier). La gestion des sources d'eau était d'une grande importance à Mascara, et comme son père était garde des eaux, il est probable que ce soit pour cela que ses fils furent plombiers-ferblantiers. Pierre émigra en Charente-Inférieure à Royan où il exercera sa profession. En effet le 6 février 1871 lors de la naissance de son fils illégitime Hyppolite qu'il a eu avec Joséphine (dite Juliette) Millié (qui est protestante alors que lui catholique), Jean est à Royan en tant que militaire mobile. Il a dû être appelé comme garde mobile pour protéger Royan lors de la guerre de 1870. Dans l'acte de naissance il est indiqué fils illégitime mais il est aussi indiqué le nom du père par acte passé chez un notaire le 27 octobre 1870 (donc pas si illégitime que ça). Ils se mariérent en 1872 à Royan, lui avait 27 ans. Ils reconnurent officiellement lors du mariage leur premier fils. Leurs témoins de mariage étaient des marins, comme les frères de Joséphine. 2 soeurs de Pierre et 1 frère sont morts peu après leurs mariages respectifs en Algérie et sans descendance connue. Un seul frère, Jean, a eu lui aussi des descendants, dont une fille qui s'est mariée avec le propre fils de Pierre, Hyppolite. Le 28 août 1875, le premier train arrive en gare de Royan. Pierre a créé sa propre boutique de ferblantier en 1883 et participe à l'installation des tuyauteries des salle-de-bain des premiers hôtels de Royan, lors de l'essor du tourisme des bains de mer. Son père mourut en 1885 en et sa mère en 1897, tous deux à Mascara en Algérie. Ils habitaient quartier Sehatna. Pierre et Joséphine habitèrent 29 rue Rochefort (facture de 1902) et 10 rue du Hâ (facture de 1910). Pierre mourut le 5 décembre 1914 à l'âge de 70 ans. 3 fils, élevés dans la religion réformée. Ses fils reprirent le métier de ferblantier. Descendance des Prade d'Algérie

Née le 14 juillet 1847 à Royan. Fille d'Hyppolite Millié (tailleur de pierre, catholique) et de Marguerite Lécurou ou Lécuroux (protestante originaire de Saujon). Protestante. Dernière de 8 enfants. Ses frères étaient marins au port de Royan. Elle était connu pour son fort caractère. En famille, on l'appelait Juliette. Sa mère est morte à 38 ans quand Juliette n'avait qu'environ 4 ans. Elle accouche de son premier fils, illégitime, le 6 février 1871 chez ses parents, rue de Rochefort à Royan. Elle était protestante et son conjoint Pierre Prade catholique. De plus Pierre qui venait d'Algérie était mobilisé en tant que militaire mobile pour protéger Royan en cette période guerre. Leur situation était donc difficile. Dans l'acte de naissance il est indiqué fils illégitime mais il est aussi indiqué le nom du père par acte passé chez un notaire le 27 octobre 1870 (donc pas si illégitime que ça). Juliette épousa enfin Pierre Prade le 18 juin 1872 à 24 ans. Elle était alors enceinte de 5 mois de leur deuxième enfant, Jean. Leurs témoins de mariage étaient des marins, comme les frères de Joséphine. Lors de leur mariage ils reconnurent officiellement leur premier fils. Son père mourut en 1884 à 78 ans. Elle perdit son dernier fils Georges en 1906, il avait 30 ans et était célibataire. Elle mourut le 15 janvier 1924 à 76 ans. Ils eurent 3 fils : Hyppolite 1871, Jean (Pierre) le 2 octobre 1872 et Georges 1876. Ils furent tous les trois plombiers-ferblantiers, comme leur père. photo de famille en 1910

 

Arrières-grands-parents Feugnet de Suzanne Massias

Jean Feugnet (dit Louis) et Laétitia Marie Avrillaud (les Argentins)

 

Jean Feugnet (dit Louis)

Laétitia Avrillaud

Né le 2 juin 1851 à Semussac (Charente-Maritime). Fils de François Feugnet et Suzanne Puiraveau. 5ème de 9 enfants. Son père était maçon, tailleur de pierre et cultivateur, son grand-père charpentier de haute oeuvre et cultivateur. Son frère Louis, mort à la guerre de 1870-1871, était châtain aux yeux gris. Frère de Célestine Feugnet, tous deux sont donc arrières-grands-parents de Suzanne Massias. Il avait un autre frère curé à Mérignas et à Bordeaux, Célestin. Il épousa Laétitia Avrillaud le 18 juin 1877 à Royan. Ils habitaient au moment de la naissance de leurs trois enfants : rue de Rochefort en 1878, rue des Sables en 1880 et 12 rue de la Garonne en 1885. Il avait la réputation de passer un peu trop de temps au café , à jouer aux cartes : probablement manille ou coinchée. Vers 1888, il part avec sa femme et ses 3 enfants en bateau à Buenos Aires, en Argentine. Il alla rejoindre son beau-frère Henri Avrillaud et travailler avec lui comme menuisier charpentier. Peut-être sont-ils même partis tous ensemble. On ne retrouve dans les archives argentines que l'arrivée d'Henri le 17 octobre 1888 à Buenos Aires, à bord du bateau San Martin, parti du port de Bordeaux. le port de Buenos Aires à l'époque. Henri Avrillaud, plus jeune que Louis, vivait 3351 Calle Venezuela (bâtiment détruit et remplacé aujourd'hui). Probablement habitaient-ils tous ensemble. Vers 1889, Henri Avrillaud dût rejoindre la France tous frais payés par l'Armée pour accomplir son service militaire. Henri travaillera ensuite comme maçon et en saisons (été) au Casino de Royan. Vers 1889-1890, à l'âge de 38 ans, Louis mourut probablement de la fièvre typhoïde à Buenos Aires (preuve écrite de son décès mais pas sûr à 100 % que sa mort soit dûe à la même maladie que sa femme), ainsi que probablement son fils de 4 ans Marcel (pas de preuve de décès pour lui). Sa femme Laétitia, gravement malade, ramènera en catastrophe ses deux jeunes filles de 9 et 11 ans en France. Son père lui survécut et mourut en 1900 à 78 ans.

Née le 30 juillet 1855 à Meschers (Charente-Maritime). Fille de Pierre Avrilleau, au moins le 3e d'une lignée de maçons (tailleurs de pierre) à Meschers, et de Mélanie Barilleau. 2e de 6 enfants. Son plus jeune frère Henri avait les yeux clairs (voir photo). Son grand-père maternel, François Barillaud, était brigadier des douanes. Originaire de St Bonnet sur Gironde, il avait une soeur jumelle. Il fut d'abord cordonnier à St Thomas de Cônac et à Talmont. Puis il devint préposé aux douanes à Talmont, à Meschers et à Saint Estèphe (en Gironde). Il est décédé en 1853 à St Fort à 55 ans, 2 ans avant la naissance de Laétitia. Sa femme, la grand-mère de Laétitia, mourut en 1862 à St Fort à 62 ans (au lieu-dit Larit). Voir l'arbre généalogique de Laétitia Avrillaud. Vers 1860, Laétitia avait 5 ans et déménagea avec sa famille à Royan aux Tannes. En 1871 ses parents achetèrent un terrain 400 F à M. Jean Rivaud et construisent une maison (135 rue de Rochefort). La maison avait une façade sur la rue côté Nord, un étage, un passage non couvert sur le côté Est, d'une cour avec un puits et des bâtiments à côté et à la suite de cette cour. Laétitia épousa Louis Feugnet le 18 juin 1877 à Royan. Ils habitaient au moment de la naissance de leurs trois enfants : rue de Rochefort en 1878, rue des Sables en 1880 et 12 rue de la Garonne en 1885. En mai 1882, ses parents hypothèquèrent leur maison à Gustave Morineau (brigadier à La Rochelle) pour 2000 F avec un taux de 5% par an. Son père mourut en août 1883. Vers 1888, à 33 ans, elle partit en bateau avec son mari et ses 3 jeunes enfants vivre à Buenos Aires, à l'invitation de son jeune frère Henri. Le voyage à bord d'un paquebot au départ de Bordeaux durait 3 semaines et demie, en passant par Lisbonne, Dakar et Montevideo. Au passage de l'équateur, toute une cérémonie de baptême de la ligne était organisée, on s'envoyait de l'eau (d'après ce que sa fille Louise a raconté plus tard à sa petite-fille Suzanne). Mais peu après leur arrivée (peut-être quelques mois), la famille fut victime d'une épidémie de fièvre typhoïde : son mari Louis (38 ans) et son jeune fils Marcel (4 ans) en moururent probablement. Il y a une preuve écrite du décès de Jean mais pas de sa cause, même dans la tradition orale, et il n'y a aucune information écrite ou orale du décès de Marcel. La seule trace de l'existence de Marcel est son acte de naissance en 1885 à Royan, il n'a pas été évoqué dans la partie de la tradition orale qui est parvenue jusqu'à aujourd'hui. Laétitia tomba gravement malade et décida en catastrophe de retourner en France avec ses filles Suzanne et Louise (9 et 11 ans). A bord du bateau du retour, elle était sur le point d'être jetée pour morte par dessus bord, quand un jeune soldat l'a retenu par la jupe et la sauva. Marquée à vie par la fièvre typhoïde, diminuée et dépressive, elle ne put s'occuper dans un premier de ses deux filles qui furent logées dans la famille. On la retrouve néanmoins avec ses filles sur le recensement de 1896 à Royan, rue Rochefort, quartier de la gare. Elles habitaient avec son frère Henri Avrillaud (tailleur de pierre), revenu lui aussi de Buenos Aires, et sa femme Antonine. Mes recherches détaillées sur cet épisode. Extrait d'acte du 06/02/1892 suite à son décès et où il est aussi indiqué que Laétitia loge à Royan. Extrait d'acte du 25/02/1897 de donation-partage de la mère de Laétitia à ses 5 enfants, et où et indiqué que Laétitia est de veuve de Louis Feugnet (prénom d'usage). Sa mère mourut en 1900 à Royan à 69 ans. Elle donna pour héritage sa maison partagée entre Henri, Nancy (dite Cora) et Laétitia, plus une petite maison à Emile (236 rue de Rochefort), et une autre à Edouard (7 Avenue du Parc). Puis sa soeur Nancy épouse Maguer mourut en 1901. En 1910, Laétitia et les enfants Maguer vendirent leur partie de maison rue Rochefort (devenue vers 1900 rue de la République n°135 puis n°103, et aujourd'hui 103 cours de l'Europe) à Henri Avrillaud ainsi que la maison au lieu-dit "l'Enfer". Sa deuxième fille Suzanne partit vivre avec son mari Louis Boursier (peintre) au 31 Avenue des Tilleuls à Royan. Laétitia mourut le 18 mai 1931 chez sa fille Louise à Royan à 85 ans. Enterrée à la tombe des Boursier à Royan. 3 enfants nés à Royan : Louise (Marguerite) le 4 mars 1878, Suzanne 1880 et Marcel 1885.

 

Grands-parents Prade de Suzanne Massias

Jean (Pierre) Prade et Louise Feugnet

 

Jean Prade 38 ans

67 ans

Louise Feugnet 32 ans

36 ans

Né le 2 octobre 1872 à Royan, grande rue (puis renommée rue Gambetta), Charente-Maritime. Fils de Pierre Prade (ferblantier, catholique) et de Joséphine Millié (protestante). 2ème de 3 frères. Protestant. Lors de la naissance de son petit frère en 1876 ils habitaient 33 rue des Bains. D'après son carnet militaire : 1,69m. sourcils châtains, yeux châtains foncés, front ordinaire, bouche moyenne, menton rond, visage ovale. Il fit son service militaire en 1893-94 à 21 ans (plaque d'identification) au 6ème Régiment d'Infanterie. Il épousa en 1898 à 26 ans à Royan Louise Feugnet, qui était catholique. Leur fille unique Louise naquît 1 an plus tard. Dans sa jeunesse, il était pompier de garde au Casino Municipal de Royan (inauguré le 1er août 1895) où il entendait les opéras qu'il connaissait par coeur. Il les chantait à la maison et avait une belle voix, ainsi que sa femme Louise. D'après Gallica il aurait été radié des pompiers en février 1905 à 32 ans pour une faute dont la nature n'est pas indiquée. Sa requête au Conseil d'Etat avait été rejetée. Il repris, à la suite de son père, avec ses frères, le métier de plombier - ferblantier dans les grands hôtels en construction à Royan, quand les bains de mer sont devenus à la mode. Il s'occupait des salles de bains de luxe avec des baignoires, qui étaient rares à l'époque. Son frére aîné Hypolite était ferblantier comme lui, et a vécu tantôt à Royan, tantôt à Mascara (Algérie), voisin de leurs grands-parents (quartier Sehatna). Puis Hypolite s'est installé définitivement à Royan (49 rue de la Tremblade sur sa facture de 1928). Son plus jeune frère Georges mourut en 1906 à 30 ans. Jean et Louise achetèrent d'abord une maison au 14 rue du Château d'Eau le 25/10/1909, puis une autre au 6 rue du Château d'Eau le 02/02/1914 où ils habitèrent. Jean fut rappellé par l'armée du 27/09/1914 au 15/01/1919 contre l'Allemagne au, dans la territoriale c'est à dire un peu à l'arrière vu son âge (de 42 ans à 46 ans). Pendant 3 ans et 4 mois d'armée en temps de guerre, il n'aura droit qu'à 3 permissions de 7, 20 et 7 jours. Il perdit son père fin 1914. En janvier 1918 il passa 12 jours à l'hôpital de Royan pour bronchite aigüe. D'août 1918 à janvier 1919 il fut détaché à l'usine Schneider du Creusot (Saône-et-Loire). Il perdit sa mère début 1924. Il avait un atelier au rez-de-chaussée de leur maison. La cuisine étant au dessus de l'atelier, les odeurs désagréables de soudure au plomb y montaient. La chambre de leur petite fille unique Suzanne (née en 1925) était sous les combles et était infestée de moustiques l'été, "un cauchemard". Jean ronflait tellement que sa femme faisait chambre à part. Il y avait une cour intérieure. Jean s'est fait rebaptisé catholique vers l'âge de 60 ans. Les soeurs Feugnet (sa femme Louise et sa belle-soeur Suzanne) étaient très pieuses. Pendant l'occupation allemande, il souffrait entre autre de n'avoir du tabac que jusqu'au 20 du mois. Ils accueillaient leur petite-fille Suzanne toutes les vacances scolaires, ils allaient à la plage à Royan et parfois plus loin à Saint-Georges alors zone sauvage, en cariole tirée par un vélo. En octobre 1944 sous la pression des Allemands, quelques mois avant le bombardement de Royan par les Alliés du 5 janvier 1945, ils durent évacuer la ville et partirent chez une tante à Pons (Marie Massias née Ménard). Dans la camionnette de Guy Massias, il n'emporta que l'argenterie, les draps, ses outils de plombier, la chaise en osier de Louise et le nécessaire à couture de Louise. Leurs maisons furent détruites lors du bombardement. Les anciens plans et photos aériennes de la maison sont en bas de la page Royan. Le bombardement à obus incendiaires tua environ 500 civils. Devenus sinistrés, ils furent logés d'abord quelques temps dans la famille à Pons 31 rue de Verdun, dans le garage (chez Roger et Angèle Massias). Puis, suite à une dispute, ils allèrent habiter chez M. Moreau chef cantonnier rue Thiers à Saujon. Je crois que c'est à Pons que la pluspart des photos de familles furent perdues, car stockées sur une armoire, une infiltration d'eau du plafond les avait trop détériorées. Puis en 1946 ils habitèrent dans une vieille ferme à la campagne à la Bernauderie, commune de Sablonceaux. On y puisait l'eau au puits et les cabinets étaient au fond du jardin. Il y avait une unique chambre avec 4 lits, où Suzanne et Guy et leurs jeunes enfants dormaient quand ils y venaient en vacances de 1947 à 1949. On fêta leur noces d'or en octobre 1948 à l'église de l'abbaye de Sablonceaux. Suzon a chanté. Enfin, en attendant la construction et l'attribution de leurs 2 nouveaux appartements/maisons 10 et 12 rue des Congrès à Royan, ils achetèrent et habitèrent une petite maison à Saujon le 07/07/1949 au 11 Route de Cozes, au bord de la Seudre. Finalement, Jean ne verra pas leurs appartements/maisons finis de son vivant, sa femme trop agée ne pût y habiter et leur fille Louise dite Mamette en héritera. La fameuse chaise en osier sera occupée la plupart du temps par un chat ! Jean mourut le 13 avril 1958 à Saujon d'une attaque à 85 ans. Une fille unique : Louise dite Louisette puis Mamette

Née le 4 mars 1878 à Royan (Charente-Maritime), rue des Sables. Fille de Jean (dit Louis) Feugnet (charpentier) et de Laétitia Avrillaud. Aînée de 3 enfants. Yeux bleus verts, cheveux frisés. Elle passe une partie de son enfance en Argentine, où . Sur le chemin de l'école, avec sa soeur Suzanne, elles s'arrêtaient regarder la couturière qui travaillait comme beaucoup en ce temps là sur le pas de la porte. C'est ainsi qu'en séchant l'école elle apprit ce métier. Vers l'âge de 11 ans, son père et son petit frère Marcel (4 ans) moururent de la fièvre typhoïde (entre juin 1889 et juin 1890). Elle retourna alors en bateau en France avec sa mère malade et sa soeur Suzanne (9 ans). Sa mère, diminuée, ne pouvant s'en occuper, la laissa dans un premier temps dans la famille à Semussac où elle fut heureuse. C'était chez sa grand tante Marie Boisnard née Feugnet au lieu dit Les Chapelles, aujourd'hui la maison d'hôtes "Le Logis de Constantia" au 52 rue de l'Estuaire. Par contre sa soeur Suzanne partit dans un autre village proche où elle fut malheureuse. Elle appellera ce lieu "le tombeau" (d'après Suzon, amie de Mamette). Néanmoins on retrouve les soeurs et leur mère ensemble sur le rencensement de 1896 à Royan, rue Rochefort, quartier de la gare. Elles habitaient avec leur oncle Henri Avrillaud, revenu lui aussi de Buenos Aires, et sa femme Antonine. Elle était couturière, et travaillait toujours debout (d'après Suzon). Elle épousa le 18 octobre 1898 à Royan à 20 ans Jean Prade, qui était protestant. A cette époque, pour un mariage à l'église d'un protestant avec une catholique, la cérémonie se faisait à la sacristie. Ils habitèrent 6 rue du Château d'Eau à Royan. Leur fille unique Louise naquit 11 mois plus tard. La mère de Louise mourut en 1931. Ils durent quitter Royan pour Cognac quelques mois avant le bombardement du 5 janvier 1945 qui détruisit totalement leur maison. Les anciens plans et photos aériennes de la maison sont en bas de la page Royan. Ils possédaient aussi le 14 rue du Château d'Eau. Puis ils habitèrent à Saujon. Mamy Suzanne l'appelait Bonne maman. Elle était très pieuse. De tempérament gaie, elle aimait rassembler des amis. Elle était amie avec Mme Cornardeau de Semussac qui vendait des fromages au petit lait au porte à porte à Royan (C'était la mère de M. Cornardeau, créateur du camembert "Le Vieux Porche"). Elle reçut l'attribution de ses 2 appartements-maisons de compensation le 2 mai 1961. Louise mourut le 8 avril 1963 au 26 rue Elisée Mousnier à Cognac chez sa fille Louisette (Mamette) et son gendre Guy à 85 ans d'un cancer parti des mâchoires (elle avait un appareil de bouche) puis des intestins. Son neveu l'abbé Jean Boursier est venu lui administrer le sacrement de l'Extrême-onction. C'est elle qui l'avait demandé. Mamy Suzanne, sa petite-fille, était présente. Une fille : Louise (Laétitia) (dite Louisette, puis Mamette) née le 9 septembre 1899. photo de la famille Prade élargie et 2 portraits de famille

 

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Parents de Suzanne Massias

Guy Massias

Guy Massias 21 ans

25 ans

42 ans

58 ans

65 ans

 

Guy naquit le 15 février 1900 à Brie-sous-Mortagne (Charente-Maritime). Fils d'Armand Massias, réparateur, et de Marie Ménard, couturière. Aîné de 3 fils. Il mesurait 1,71 m. Il avait les yeux marrons et les cheveux châtains. Son plus jeune frère, Pierre, était dans les années 30 opérateur radio sur la ligne aérienne postale d'Air France Alger - Brazzaville (Congo). Son autre frère Roger était garagiste et a fondé les "cars Massias" de Pons. Vers 1914 (14 ans) Guy a été mousse sur un bateau à Bayonne, où il a appris le métier de cuisinier (d'après sa fille Suzanne. A vérifier, les fiches matricules des gens de mer n'étant pas accessibles en ligne). D'après les cartes postales de famille, son frère Roger 2 ans plus jeune a d'ailleurs été lui aussi mousse, sur le bateau école-caserne L'Armorique en 1916 (14 ans) et 1917 à Brest. D'août 1917 à avril 1919, Guy travailla comme comptable "Au Bon Marché", célèbre grand magasin de Paris. Il fut ensuite ouvrier aux Postes et Télégraphes de mai 1919 à mars 1920. Il fit son service militaire de mars 1920 à février 1922, au 44e RI, puis au 49e RI et enfin au 18e escadron du train des équipages militaires. Il reprit alors son emploi jusqu'à la fin de l'année 1922. Il habitait 19 Boulevard de la Gare à Paris. Il épousa Louise dite Louisette Prade (Mamette) à Royan le 14 novembre 1922 (photo), Guy avait 22 ans et Louisette 23 ans. Ils se sont rencontrés à Brie-sous-Mortagne. Etant cousins issus de germains, Louisette et ses parents étaient invités chez les parents de Guy à venir à la Pentecôte vers 1920 manger des asperges (plat de luxe) qu'Armand faisait pousser dans une parcelle de vignes. Ils étaient partis tous les deux faire un tour de vélo le long de l'estuaire, Louisette est tombée, et Guy l'a réconforté. Puis, suite à un concours, il fut comptable à la Société du Gaz de Paris de janvier 1923 à juin 1929, où il gagna 10600 F par an. En août 1923 Guy et Louisette habitèrent au 265 Faubourg Saint Martin Paris 10e, puis en février 1926 au 12 rue Eugène Jumin Paris 19e. Leur fille unique Suzanne naquit pendant cette période, le 1er mai 1925. Ses parents l'emmenaient promener au parc des Buttes Chaumont. Mais en juin 1929 Louisette ne supportant pas son travail aux PTT, Guy décida de quitter son travail sans son accord et ils revinrent habiter en Charente-Inférieure à Beauvais-sous-Matha. Louisette y travaillait aux PTT pendant que Guy s'occupait d'un portefeuille d'assurances. Guy perdit son père en 1936 à 64 ans. Profitant qu'un de ses collègues quitta son poste, Louisette fit rentrer Guy comme comptable aux PTT.

La guerre arriva en août 1939, Guy fut mobilisé au 181e Régiment Régional 1er Bataillon garde des étrangers de Saintes (régiment de soldats plus âgés, il avait 39 ans). D'après ce courrier du 13 septembre 1939, le régiment était alors en gare d'Arles. Puis en novembre toujours au 181e RIR 17e Compagnie à Rochefort, et fut détaché à la garde des usines Saint-Gobain (engrais) de Tonnay-Charente : Documents décembre 1939 et avril 1940, documents juin 1940. Après l'armistice de juin 1940, il fut "renvoyé dans ses foyers" le 5 juillet. Louisette fut mutée de force à Thouars vers 1940-41. En effet, de part son fort caractère, des gens l'avaient accusé de faire de la résistance ! Ils habitèrent 14 rue Ricard. Guy a alors perdu sa situation et dut chercher du travail ailleurs. Il fut d'abord embauché dans les Deux-Sèvres avant de travailler en août 1941 comme comptable à la Todt (travail obligatoire), une entreprise allemande qui construisait le Mur de l'Atlantique. Sa femme Louisette et leur fille Suzanne restèrent à Thouars, Suzanne étant pensionnaire au collège de Royan. Guy habitait à Quimperlé 12 rue des Ecoles. Il a probablement travaillé à Lorient (à 20 km). A la libération, il revint retrouver sa femme Louisette à Bressuire en vélo (300 km) ! Quimperlé a été libérée le 8 août 1944, mais la poche de Lorient voisine seulement le 10 mai 1945 ! D'après ces documents, Guy résidait encore à Quimperlé le 22 août 1944. Il est probablement rentré à Bressuire peu après, car il a ensuite payé le solde de sa dette à sa mère à Pons le 22 octobre 1944 (contractée à feu son père en 1931).

Il trouva du travail au Dolo, une usine de fabrication de conserves de viande de boeuf. Il était chef d'une équipe de cuisine, métier qu'il avait appris lorsqu'il était mousse. Mais, toujours à cause du fort caractère de Louisette, des personnes ont prétendu qu'elle faisait de la collaboration, et elle fut mutée de force à Cognac ! En fait, ça l'arrangeait car ça la rapprochait de ses parents. En 1946, Guy trouva une place de comptable dans un magasin d'accessoires automobiles. Sa mère mourut en 1964 à 92 ans. Guy mourut d'un cancer de la prostate au bout d'un an, sans avoir eu le temps de profiter de la retraite, le 21 février 1965 à Cognac à 65 ans. Enterré à Royan.

 

Louise (Laétitia) Prade (dite Louisette puis Mamette)

Louisette Prade 11 ans

15 ans

20 ans

23 ans

54 ans

 

Louise naquit le 9 septembre 1899 à Royan (Charente-Maritime, alors Charente Inférieure). Fille unique de Jean Prade (ferblantier = plombier) et de Louise Feugnet. Surnommée jeune Louisette et âgée Mamette. Elle avait les yeux marrons et les cheveux châtains bouclés. Elle alla à l'école des filles (voir photo de classe vers 1910 sur la page Royan du site), probablement l'école Jules Ferry inaugurée en 1907 et située 18 rue des écoles, à 600 m de la maison de ses parents 6 rue du Château d'eau. En 1914, à 15 ans, elle dût abandonner ses études car sa famille manquait d'argent et elle travailla comme receveuse aux PTT de Royan (La Poste). Le 29 mars 1917, le navire norvégien Peter-Jebsen chargé de 4000 tones de farine à destination de Bordeaux, pris dans la tempête, s'échoua sur le banc de sable près de Cordouan. Les jours suivants, des sacs de farine furent retrouvés sur toute la côte royannaise ("Royan et la presqu'île d'Arvert", Paul Dyvorne, 1934, Delmas, Bordeaux p.69). C'est à cette époque que Louisette apprit à confectionner régulièrement le gâteau suivant, pour suppléer à la ration de pain : 4 tasses de farine, 2 tasses de lait, 1 tasse de sucre, 1 paquet de sucre vanillé, 1/2 paquet de levure Alsa. Cela lui permettait d'utiliser la farine que la population avait été autorisée à récupérer sur la plage. Sa grand-mère avait besoin de 3 rations de pain : la sienne, celle de sa fille et celle de Louisette. Louisette et sa mère remplaçaient le pain en outre, par des pommes de terre bouillies, ou en "robe des champs". Sur la page Royan on peut y avoir un album photo de jeunesse vers 1918 ainsi que d'autres photos des années 20 et 30. Le 11 novembre 1918, quand les cloches de l'armistice se mirent à sonner, elle était sur le pas de la porte à chausser ses bottes avec ce crochet à boutons (d'après sa fille Suzanne). Autre anecdote, elle se souvint en février 1922 avoir établi la communication téléphonique avec le bureau des Ponts et Chaussées pour annoncer l'accident d'une relève au phare de Cordouan : L'ingénieur des Ponts et Chaussées Menu et 3 matelots eurent leur canot renversé par la mer alors que, chargés de provisions, ils rejoignaient le phare depuis leur bateau la Quinette. Menu et un matelot furent emportés par les flots. Il est a noter que depuis longtemps déjà Cordouan était visité par les touristes l'été ("Royan et la presqu'île d'Arvert" p.68). Louisette épousa Guy Massias le 14 novembre 1922 à Royan, son cousin issu de germain (par les Feugnet) (photo du mariage). En 1923 elle suivit son mari à Paris et travailla aux PTT. Le 1er mai 1925, à la naissance de leur fille unique Suzanne (Louise Marie), Louisette avait décidé de l'appeller Jacqueline. Mais la femme du cousin Henri de son mari Guy Massias a appellée sa fille née peu avant Jacqueline et mamette lui en a toujours voulu. Finalement elle laissa le choix du prénom à sa propre mère Louise qui a dit qu'on l'appellerait comme sa soeur Suzanne. Louisette ne supportait pas son nouveau travail à Paris et en juin 1929 son mari Guy décida sans la consulter de quitter son emploi et de repartir vivre en Charente-Inférieure. Elle lui en a toujours voulu d'avoir abandonné sa situation. Elle avait une tendance dépressive et un caractère difficile. Quand sa mère Louise n'arrivait pas à lui faire entendre raison, la seule personne qu'elle craignait, c'était l'amie de sa mère et son amie aussi, Madeleine, la mère de Suzon (amie de sa fille Suzanne). Un jour Madeleine, en colère contre Louisette, est allée la voir sur son lieu de travail à la poste de Royan, et pendant que mamette se cachait derrière son comptoir, elle lui a dit devant tout le monde qu'elle lui donnerait une paire de claques mais ne l'a finalement pas fait ! Ils vinrent habiter en Charente-Maritime à Beauvais-sous-Matha. Louisette y travaillait aux PTT pendant que Guy s'occupait d'un portefeuille d'assurances. Profitant qu'un de ses collègues quitta son poste, Louisette fit rentrer Guy comme comptable aux PTT. Suzanne était alors pensionnaire à Saintes (6e et 5e 1937-39). La guerre arriva et Louisette fut mutée de force à Thouars vers 1940-1941. En effet, de part son fort caractère, des gens l'avaient accusé de faire de la résistance ! Ils habitaient 14 rue Ricard. De 1941 à 1945 son mari Guy dût partir travailler pour les Allemands à Quimperlé, près de Lorient en Bretagne. Elle resta donc pendant ces années seule avec leur fille Suzanne, qui était pensionnaire au collège de Royan. Fin août 1943 elles emménagèrent à Bressuire, 8 rue du Temple. Fin août 1944 elle explique dans son cahier que les Allemands font sauter des bâtiments : extrait 1 et extrait 2. Mais à la fin de la guerre, en mai 1945, toujours à cause du fort caractère de Louisette, des personnes prétendirent qu'elle faisait de la collaboration, et elle fut mutée de force à Cognac ! En fait, ça l'arrangeait car ça la rapprochait de ses parents. Louisette mutée en juin, elle et Suzanne cherchaient en vain un logement et durent habiter un temps chez les soeurs à la maison de retraite Sainte Marthe 2 rue Pauche à Cognac qui faisait aussi institut de jeunes filles. Fin juillet, elle se blessa à vélo (multiple fracture ouverte au bras) en allant voir des gens à la campagne qui avaient une maison à louer à Pons. Elle avait une infection et failli avoir la gangrène. Elle resta tout le mois d'août à l'hôpital de Cognac. Elle et Suzanne sympathisèrent alors avec une vieille dame qui était propriètaire d'une maison louée à des Italiens, 26 rue Elisée Mousnier. Ceux-ci retournèrent dans leur pays et ce sont elles qui l'ont eue. Guy les y rejoignit. Ils habitèrent longtemps cette maison. Au décès de son mari Guy en 1965, elle partit habiter dans l'un des appartements/maisons hérités de ses parents à Royan 12 Avenue des Congrès (en face de la nouvelle cathédrale), louant le second au numéro 10 à un opticien. Son père mourut en 1958 à 85 ans et sa mère en 1963 à 85 ans également, elle vivait alors chez Mamette et Guy. Histoire de la serrure : Mamette fît changer quand elle apprît que Suzanne avait un double pour l'aider au cas où elle tomberait, ce qui avait été le cas quelques jours plus tôt ! Occasionnellement, le dimanche, Mamette fumait et buvait un verre de vin rouge : son cendrier porte cigarette. Louise finit sa vie dans une maison de retraite à Royan, face à la mer. Elle commençait à perdre la mémoire. Elle mourut le 12 octobre 1991 à Royan à 92 ans.

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Suzanne (Louise Marie) Massias (épouse Fournier)

Suzanne Massias 10 mois

vers 3 ans

vers 10 ans

21 ans

vers 60 ans

 

Suzanne naquit le 1er mai 1925 à Paris 14ème arrondissement. Fille de Guy Massias, comptable, et de Louise Prade, receveuse aux PTT. Elle était châtain bouclé ou frisé (comme ce n'était pas la mode à l'époque on lissait les cheveux bouclés) et avait les yeux marron. Elle était une gauchère contrariée, car on la força à écrire de la main droite. Ils habitaient en 1926 12 rue Eugène Jumin Paris 19e. Ses parents l'emmenaient promener au parc des Buttes Chaumont. Suzanne avait un souvenir marquant de sa petite enfance : Vers 3-4 ans son père et sa grand-mère l'ont emmené à la clinique Sainte Marthe pour l'ablation des amydales (systématique à l'époque) par des soeurs infirmières. En 1929 à 4 ans elle et ses parents déménagèrent à Beauvais-sous-Matha, Charente Inférieure, département d'origine de ses parents. A partir des 10 ans de mamy Suzanne, sa mère se fâcha avec ses beaux-parents de Brie-sous-Mortagne et mamy ne les fréquentait plus, ainsi que ses cousins Massias. Armand Massias (son grand-père) était aussi quelqu'un de caractère. Il est mort quand mamy avait 12 ans. Elle retira de cette situation qu'elle ne supportait pas les conflits. Elle était alors pensionnaire à Bressuire où elle a eu son certificat d'études (mention Bien). Elle reçut pour l'occasion un vélo noir des 3 frères Laporte de Saujon. Les frères Laporte n'avaient pas payé la plomberie faite par grand-père Prade, d'où "l'échange". Puis elle fut pensionnaire au collège de Saintes (6e et 5e). Le collège de Saintes devenant alors hôpital militaire en septembre 1939, elle continua ses études au collège Emile Zola à Royan. Son collège accueillait beaucoup de réfugiés de l'est de la France et un jour des allemands sont venus interroger les élèves à propos de certains professeurs qu'ils n'ont ensuite jamais revus. Ses parents déménagèrent à Thouars vers 1940-1941. Son père dût partir travailler pour les Allemands à Quimperlé en Bretagne de 1941 à 1945. Sa mère fut mutée ensuite à Bressuire en 1943, où son père la rejoignit en 1945. Suzanne écrivait régulièrement à son père, en particulier sur son parcours scolaire. Suzanne passait toutes ses vacances chez ses grands-parents maternels Jean et Louise Prade à Royan où elle prenait des bains de mer. Elle devait entrer dans l'eau habillée en costume de bain et devait revenir au bout de 10 minutes et se changer aussitôt sous la tente de plage. Son grand-père Prade lui faisait monter un âne sur la plage. Elle aimait aussi beaucoup faire du vélo avec son cousin du côté de sa mère (Feugnet), le curé Jean Boursier, qui avait 11 ans de plus qu'elle. Peu après le bombardement du 5 janvier 1945, Suzanne et son amie Suzon allèrent en vélo arpenter les ruines au nez et à la barbe des soldats français et visitèrent même un blockaus au Chay. Fin juillet de la même année, sa mère Louise se blessa à vélo (multiple fracture ouverte au bras) en allant voir des gens à la campagne qui avaient une maison à louer à Pons. Elle avait une infection et failli avoir la gangrène. Elle resta tout le mois d'août à l'hôpital de Cognac. Suzanne allait lui rendre visite à pieds (vélo abîmé). Mamette sest prise d'amitié avec une femme dont le fils d'envion 40 ans venait régulièrement. Les soeurs étaient dans les cliniques et hôpitaux à l'époque. Un jour la soeur qui s'occupait de mamette sortit et ce monsieur demanda à Suzanne comment s'appellait la soeur. Elle lui répondit "soeur Sébastienne". Il lui répondit du tac au tac : "Alors elle n'a pas besoin de porte-jartelles !" Suzanne étudia un an la pharmacie à Poitiers. Elle épousa Guy Fournier le jour de la Saint Valentin en 1947 à Cognac. Ils ont habité 2 maisons à Sainte Radegonde près de Tours, au bord de la rive droite de la Loire : les 5 premiers enfants sont nés à la maternité de Saint-Symphorien, commune voisine plus tard rattachée à Tours. Puis ils habitèrent Verdun un appartement et une maison, Grézac, Talence et retour à Grézac pour la retraite. Son père est décédé en 1965. Ils voyagèrent un peu. Ils vinrent plusieurs fois en Tunisie, d'abord voir leur fille Marie-Thérèse et son mari Pierre en mars 1973 (Pierre était coopérant enseignant, ce qui lui évitait de faire le service militaire). Ils voyèrent avec mamy Juillet : vol Marseille-Tunis, grève des avions à Marseille, innondations chez les Juillet à Medjez el-Bab et évacuation de l'immeuble par hélicoptère ! Puis ils sont retrournés en Tunisie voir leur fille Brigitte et son mari Sadok après leur mariage à Talence, et y revinrent des années plus tard. Brigitte et Sadok habitaient à Mornag. En 1988, avec Henry (son beau-frère) et Raymonde, ils firent une croisière de huit jours entre Venise et Toulon avec des escales et visites de Dubrownick, Naples, Rome et Pise. Suzanne et Guy ne rataient pas une dictée de Bernard Pivot, ils s'entraînaient beaucoup. Suzanne aimait aussi beaucoup le bridge avec ses amis, et des jeux comme le scrable avec ses petits-enfants. Elle aimait recevoir sa grande famille, ou même ses nombreux petits-enfants sans leurs parents pendant une partie des vacances scolaires. La maison et le jardin étaient grands, la campagne toute proche. La plage n'était qu'à un quart d'heure. Elle avait une grande mémoire, était bavarde et racontait régulièrement ses souvenirs d'enfance. Elle conservait les archives et objets de famille avec précaution. Je lui dois la majorité de mes archives et histoires de famille. Guy et Suzanne eurent toujours des chats, jamais de chien. La chatte siamoise Minette vécut 20 ans. Ils ont même eu quelques années un perroquet du Gabon que leur fils Jean-François avait récupéré. Dénommé Jacquot, il répétait ce qu'on disait (avec notre voix) mais à d'autres moments de la journée. Par exemple le matin au réveil, il nous saluait d'un "bonjour Jacquot !", et quand il voyait un chat il l'appelait "Minette !". Parfois on laissait sa cage ouverte, qui se situait dans la cuisine près d'une fenêtre. Alors il se promenait mais il ne fallait pas approcher trop nos doigts de son bec. Parfois aussi quand on chantait ou qu'il y avait de la musique, il dansait en se dandinant. Mais au décès de Guy, Suzanne a donné le perroquet. Entre autres car il parlait parfois en imitant la voix de son mari décédé. Sa mère Louise est décédée en octobre 1991, et son mari Guy est avril 1992. Suzanne était très croyante. Elle avait notamment fait un voyage en Terre Sainte. Un jour l'auteur François Richet est venu chez elle l'interroger sur son enfance à Royan, et des extraits ont été publiés dans ses livres "Souvenirs de Royan" volumes 1 et 2, Editions le passage des heures.

Extraits "Souvenirs de Royan" volumes 1 (Droits d'auteur : François Richet)

Extraits "Souvenirs de Royan" volumes 2 (Droits d'auteur : François Richet)

Sur ses dernières années, Suzanne avait des problèmes cardiaques (pacemaker) et vasculaires. Elle a bien préparé son départ (par exemple don des objets et meubles de sa maison à ses descendants puis vente à la brocante de Grézac) et fait ses adieux à toute sa famille. Le 30 août 2014 on fit une dernière grande cousinade des descendants des Fournier (de son mari Guy et de frères et soeur de Guy) à la salle des fêtes de Grézac. Elle était toujours en forme intellectuellement. Suzanne (dernière représentante de nos grands-parents) s'est éteinte le 10 octobre 2015 à la maison de retraite du clergé de Voiville (où elle a vécu quelques mois en compagnie de son amie d'enfance), à Saintes, à l'âge de 90 ans. Elle a été inhumée le 13 octobre à Grézac, auprès de son mari Guy. 6 enfants : Jean-François 1947, Marie-Thérèse 1949, Brigitte 1951, Dominique 1952, Odile 1956 et Louise-Marie (Malou) 1963. 11 petits-enfants.

Carte géographique Massias / Prade

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